Périphéries

Carnet
Avril 2005

Au fil des jours,
Périphéries explore quelques pistes -
chroniques, critiques, citations, liens pointus...

[20/04/05] Une fenêtre de tir
Une campagne référendaire en état de grâce

Mais qu’est-ce qui m’arrive ?

Il y a quelques mois encore, je n’aurais jamais cru pouvoir me passionner pour un sujet aussi directement politique que la Constitution européenne (avec cette ironie que je n’ai même pas le droit de vote dans ce pays, moi !). J’expliquais en long et en large pourquoi le militantisme, avec ses réflexes archaïques, ses dénonciations simplistes, ses slogans usés, me semblait impuissant à nous sortir de l’ornière ; incapable de calquer mon temps sur le temps collectif d’une quelconque mobilisation, ayant un besoin viscéral de m’absenter, de ne jamais être là où on m’attend - à l’heure dite, au lieu dit d’une réunion ou d’une manifestation -, je revendiquais mon droit à me sentir à la fois plus utile et plus heureuse en me perdant dans mes lectures, en m’autorisant à m’abstraire de l’actualité immédiate... Est-ce que j’aurais changé d’avis ?

Un référendum a l’avantage de n’impliquer
aucune délégation de pouvoir,
aucun plan sur la comète,
aucune couleuvre à avaler

Non. Pas du tout. Mais voilà : avec cette campagne référendaire, avec la prise de conscience par un nombre croissant de citoyens, semble-t-il, de la trahison de leur idéal européen, et de la nécessité de mettre un coup d’arrêt à la construction européenne dans ses modalités actuelles, j’ai l’impression de vivre un moment historique. Et la politique, pour un temps, au moins, retrouve tous ses charmes - pour une foule de raisons. D’abord, parce qu’un référendum, ce n’est pas une élection. Lors d’une élection, l’espoir que manifestent les citoyens, les revendications qu’ils tentent de faire entendre, restent tributaires de l’action future de ceux à qui ils accordent leur confiance. Or, depuis des décennies, ils ont été déçus. Ces déceptions successives, l’inadéquation croissante de leurs attentes et de l’offre politique, ont causé des désastres spectaculaires, comme le 21 avril 2002, mais aussi des ravages plus insidieux, amenant chacun à se méfier de ses propres aspirations, lui inculquant une sorte de haine de soi-réflexe, qui se manifeste chaque fois qu’il se prend à espérer que quelque chose puisse s’améliorer. Un référendum a cet avantage de n’impliquer aucune délégation de pouvoir, aucun plan sur la comète, aucune couleuvre à avaler. On n’a besoin de personne : on peut dire « non » soi-même, au lieu d’élire quelqu’un dont on espère qu’il aura le courage de le dire. Cette campagne nous aura au moins appris ça : quoi qu’on ait pu dire de leur déclin, au fond, notre goût pour la politique, notre sens et notre souci de l’intérêt général, sont intacts. Il ne s’en faut pas de grand-chose pour faire tomber les cloisons érigées entre nos vies par l’individualisme triomphant : pour peu qu’on ait le sentiment de pouvoir réellement se faire entendre et peser sur les décisions, on est capable de s’investir ardemment dans le débat politique.

Dans La sorcellerie capitaliste (La Découverte), Philippe Pignarre et Isabelle Stengers parlent très bien de cette gestion de l’impuissance, entre ruses d’hypnotiseurs, chantage pervers et rodomontades intimidatrices, à laquelle se réduit l’exercice du pouvoir aujourd’hui. Ils résument le discours des dirigeants politique depuis deux bonnes décennies par cette phrase : « Je vais vous expliquer les contraintes inexorables auxquelles notre action est soumise. » Ils y voient le principal verrou à faire sauter. Or, bien qu’ils n’en parlent pas, ces « contraintes inexorables », que le gouvernement s’en désole sincèrement - quand il est de gauche - ou hypocritement - quand il est de droite -, bien souvent, c’est de Bruxelles qu’elles viennent, réellement ou symboliquement... Dans Europe, la trahison des élites (Fayard), Raoul Marc Jennar, Européen fervent, partisan déçu de la construction européenne, balaie les minauderies euphémisantes qui parlent de « déficit démocratique » : en réalité, ce qui est en train de se jouer, écrit-il, c’est « l’abandon du principe de la souveraineté populaire si chèrement conquis en 1789 ». (« Populaire » : entendez-vous les sonorités désuètes de ce mot, discrédité par la cohabitation constante qu’on lui impose avec « populisme » ?) On voit aboutir « le projet inavouable, entamé en 1957, de revenir sur plus de deux cents ans de conquêtes politiques et sociales, par le haut, en construisant au-dessus des Etats une autorité qui s’impose à eux, qui réduit les acquis démocratiques et détruit les progrès sociaux de manière irréversible ».

Depuis des années, on encaisse
les ravages du libéralisme
sans qu’on nous demande jamais notre avis.
Et voilà, chose inouïe, qu’on nous pose la question :
voulez-vous en reprendre pour cinquante ans ?...

Cette confiscation de la souveraineté populaire implique qu’à la politique se substitue, comme le font encore remarquer Pignarre et Stengers (sans parler directement de l’Europe, encore une fois), la « pédagogie » - et, qui plus est, une pédagogie mensongère. « Pédagogie » : vous l’aurez remarqué, les partisans du oui n’ont que ce mot à la bouche... Michèle Fitoussi, dans un éditorial du magazine Elle (28 mars 2005), a remporté la palme en la matière, qualifiant les électeurs d’« enfants » qui en seraient restés au « stade du non », et les politiques, d’« éducateurs » ayant encore des progrès à faire pour mater ces insupportables mouflets (voir, sur le site d’Acrimed, « Le magazine Elle et la pédagogie de pointe »).

Mais comment Chirac a-t-il pu ne pas se rendre compte de ce qu’il faisait en organisant ce référendum ? Fallait-il qu’il soit aveuglé par ses visées tacticiennes pour ne pas voir l’opportunité qu’il offrait à l’électorat (dissolution, bis !)... Depuis des années, celui-ci encaisse les ravages du libéralisme sans pouvoir, sans savoir comment se défendre, et sans qu’on lui demande jamais son avis ; un libéralisme dont l’Union européenne, loin de représenter un contre-modèle face à l’hégémonie américaine, est au contraire un puissant relais. Et voilà, chose inouïe, qu’on lui pose officiellement la question : voulez-vous en reprendre pour cinquante ans (au bas mot, puisque, avec l’unanimité requise des vingt-cinq membres, cette Constitution serait la plus difficile à modifier au monde) ? Voulez-vous vivre à perpétuité sous le régime de la « concurrence libre et non faussée » ?... Et on s’étonne qu’un nombre significatif de citoyens se déclarent prêts à saisir l’opportunité de cette fenêtre de tir inespérée qui se présente !

Mais qu’est-ce qu’ils s’imaginent, ceux-là ?
Ils recommencent à croire au Père Noël ?
Au Grand Soir ?...
Non. On leur pose une question,
et ils vont pouvoir y répondre.
C’est tout. C’est énorme.

Mais qu’est-ce qu’ils s’imaginent, ceux-là ? Ils recommencent à croire au Père Noël ? Au Grand Soir ?... Vraisemblablement, non. Vraisemblablement, ils se contentent de savourer une situation qui, justement, échappe à la fois aux promesses d’un grand soir éternellement ajourné, mais pour lequel il faudrait être prêt à tous les sacrifices, et à la résignation à laquelle on les assigne (ou à laquelle ils s’assignent eux-mêmes). Une situation franche et claire, comme on n’en a pas connue depuis... Depuis quand, déjà ? On leur pose une question, et ils vont pouvoir y répondre. C’est tout. C’est énorme. Mais il n’empêche : c’est intolérable pour leurs garde-chiourmes politiques et médiatiques, qui n’avaient pas prévu qu’ils pourraient répondre autre chose que ce qu’on leur disait de répondre. Et qui ressortent aussi sec leur bon vieux chantage au réalisme (que je connais bien, pour l’avoir étudié de près...), toujours prêt à servir. Ils martèlent qu’une victoire du non ne servirait à rien, ne remettrait rien en cause, ne mènerait qu’à l’impasse, ou à un texte encore pire ; une sorte de haine rageuse souffle dans leurs propos. « Les tenants du non se croient à Eurodisney ! » assène Martin Schulz, président du Parti socialiste européen (Libération, 23 mars 2005). Dans Charlie Hebdo (6 avril 2005), Philippe Val qualifie de nostalgiques du totalitarisme et d’idéalistes dangereux ceux qui jugent contre-nature le concept d’une Constitution libérale : « Certes, la Constitution n’est pas assez socialiste, surtout si l’on entend par là qu’elle ne permet pas l’instauration d’une économie planifiée, comme celle qui, autrefois, a fait le succès de l’Albanie ou qui fait encore la réussite sans précédent de la Corée du Nord. » Même Claude Imbert ou Alain-Gérard Slama n’auraient pas osé (enfin... là, je m’avance peut-être un peu).

Dans le numéro du 13 avril, Val recycle pour la énième fois sa théorie de l’impureté (il faut préférer l’impureté, inhérente à la vie, à la pureté malsaine qui obsède certains militants : idée intéressante, quand elle ne sert pas à Philippe Val à justifier ce qu’il est devenu) : « Ce qui devrait nous rendre méfiants vis-à-vis des arguments du non, écrit-il, c’est leur pureté. Ils sont contre tout ce qui est mal : les OGM, la misère, la perte d’identité, le chômage, l’injustice, la disparition des valeurs, l’impérialisme américain, la dictature des marchés - toutes choses qui n’ont rien à voir, une fois de plus, avec l’adoption d’une Constitution européenne [avec cette Constitution-ci, un peu, tout de même !]. » C’est vrai : jetons-nous gaiement dans la fosse à purin libérale, adorons les OGM et l’impérialisme américain, au moins, on sera sûrs d’échapper au risque de la pureté ! A quelles contorsions intellectuelles et détournements de concepts on en est réduit, décidément, quand on doit justifier le goût qu’on a pris aux dîners en ville... (Comme je ne lis plus Charlie Hebdo depuis longtemps, sauf accident malheureux, les citations sont de seconde main. Lire : « Constitution européenne : Philippe Val entre en religion ».) Bientôt, même les revendications les plus élémentaires seront renvoyées à un irréalisme béat. Vous voulez manger à votre faim sans ployer sous le knout quatorze heures par jour ? Vous n’êtes pas milliardaire et vous voulez un toit au-dessus de votre tête ? Mais vous rêvez, pauvres naïfs ! Vous êtes des nostalgiques de Staline, c’est sûr ! Cette manière qu’ont certains de nous faire rentrer dans la gorge nos aspirations et nos refus les plus humbles pourrait suffire à justifier que l’on vote non. Et je suis très sérieuse.

Certains tenants du oui se posent
en martyrs de la clairvoyance
sobre et rigoureuse,
ayant lu le texte, eux,
face à des Gaulois
braillards et désordonnés,
livrés à leurs interprétations fantaisistes
et à leur ivresse de l’opposition systématique

Mais ce n’est pas la seule raison, bien sûr. La Charte des droits fondamentaux (partie II), outre qu’elle n’octroie que des droits très médiocres (« droit de travailler » et non « droit au travail », « droit d’accéder à un service de placement » quand on est au chômage mais pas droit au revenu, « droit de se marier et de fonder une famille » mais pas droit au divorce, « droit à la vie » mais pas droit à l’avortement ni à la contraception, etc.), n’a pas force de loi : il est bien spécifié aux articles II-111 et II-112 qu’elle « ne crée aucune compétence ni aucune tâche nouvelles pour l’Union », et qu’elle s’adresse aux Etats « uniquement quand ils mettent en œuvre le droit de l’Union » (quand ils transposent une directive). La charte ne peut être invoquée devant un juge que pour contester les modalités de cette transposition : un citoyen, en admettant qu’il vive dans un pays où il bénéficie de droits moindres, ne peut s’y référer pour se défendre. Enfin, « les législations et pratiques nationales doivent être pleinement prises en compte » : aucune harmonisation par le haut, donc. La mission d’harmoniser les systèmes sociaux est laissée aux bons soins du marché (III-209), ce qui les tire inévitablement vers le bas... En revanche, la partie III, qui fixe les politiques économiques, est, elle, totalement contraignante ! Les mentions récurrentes, insistantes, de la « concurrence libre et non faussée », l’interdiction de toute restriction aux mouvements de capitaux (III-156), alors qu’une Constitution, par définition, doit pouvoir servir de cadre à des politiques de droite comme de gauche, suffisent elles aussi, à nos yeux, à rendre ce texte rédhibitoire. Ajoutons que la Commission conserve un pouvoir exorbitant, puisqu’elle seule a l’initiative des lois (I-26 ; le Parlement ne l’a pas) ; que le droit de pétition est un bobard, puisque les signatures d’un million de citoyens de l’Union ne servent qu’à « inviter » la Commission à examiner leur requête, et qu’il faut que l’acte juridique réclamé soit « nécessaire aux fins de l’application de la Constitution »... Bonjour la grande fête démocratique !

Certains tenants du oui commencent à se poser en martyrs de la clairvoyance sobre et rigoureuse, ayant lu le texte, eux, face à des Gaulois braillards et désordonnés, livrés à leurs interprétations fantaisistes et à leur ivresse de l’opposition systématique, qui vont faire d’eux, à leur corps défendant, la honte de l’Europe tout entière (il y en a, pourtant, des étrangers qui n’ont pas été consultés dans leur pays, et qui comptent sur le vote français pour exprimer leur opposition ; ils étaient présents à la manifestation européenne de Bruxelles le 19 mars dernier, dans les forums sociaux, au meeting du Zénith... Pourquoi on ne les entend jamais dans les médias ?) Philippe Val ose écrire : « L’autre procédé rhétorique des partisans du non consiste à dire qu’on les diabolise. En réalité, tout le monde leur court après (...) parce qu’ils sont plus rigolos [ça, c’est sûr !] que les partisans du oui, qui n’intéressent personne. » Les calculs de l’émission Arrêt sur images, sur France 5, sont pourtant formels : au cours du premier trimestre, le nombre d’intervenants à la télévision sur la Constitution a été, toutes émissions confondues, de 29% pour le non et de 71% pour le oui. A croire que les partisans du oui intéressent quand même un peu de monde... Les journalistes, en tout cas. Les éditorialistes, dans leur écrasante majorité, sont pour le oui. Les sondages ont beau donner gagnants les tenants du non, ce sont bien eux qui subissent un matraquage continuel, et non ceux du oui. Etrange, ce besoin de se poser en minorité opprimée, comme si ça prouvait de manière irréfutable qu’on était dans le vrai... Comme si on cherchait à adopter la posture la plus valorisante, davantage qu’à se forger une opinion sur le fond des choses.

« On nous dit que les Français
doivent lire la Constitution.
Vous pensez,
c’est un texte de 300 pages !
Moi-même, je ne l’ai pas lue !
 »
Malek Boutih, septembre 2004

Il y a quelque chose de stupéfiant et d’inquiétant dans ce fossé qui se creuse entre l’opinion et les élites. Les secondes semblent foncièrement incapables de comprendre l’inquiétude que cause, chez les électeurs, un texte d’essence libérale, comme si le libéralisme leur était devenu aussi naturel et invisible que l’air qu’elles respirent. Mais cela ne suffit pas à expliquer le désarroi et la panique qui s’emparent d’elles ces jours-ci. En jetant ce référendum dans les pattes des socialistes pour semer sa zone (ce qui a pleinement réussi, certes), Chirac n’avait pas prévu qu’il mettrait aussi son propre camp en déroute. Dans les médias aussi, la perte de sang froid est générale. Bernard Guetta, éditorialiste à France-Inter et à L’Express, traumatisé par la virulence des e-mails de protestation qu’il reçoit, s’épanche dans le quotidien suisse Le Temps (16 avril 2005) sous le titre « Mai 68, la haine en plus » : « Il se passe quelque chose en France, écrit-il. Quand des éditorialistes qui défendent, contre vents et sondages, le oui au projet de Constitution européenne reçoivent quotidiennement des paquets de lettres et de couriels pleins d’une fureur vengeresse, il se passe quelque chose qui va bien au-delà de la seule installation du non dans l’opinion. » Pour expliquer le phénomène, il bat le rappel de ses pauvres raisons d’éditorialiste.

Curieusement, tout le monde semble pris au dépourvu par cet événement incroyable : les gens lisent et jugent eux-mêmes la Constitution. Ils n’abandonnent plus cette tâche aux professionnels de la profession de l’analyse politique. « La mobilisation, les conversions se font de bouche à oreille, amplifiées par Internet, ses “chats”, ses “blogs” et ses méticuleuses et fausses analyses du projet qu’on y trouve à foison », se lamente encore Bernard Guetta. Défense acharnée de ses prérogatives de médiateur, diabolisation d’Internet-où-n’importe-qui-peut-dire-n’importe-quoi alors que les médias traditionnels, c’est bien connu, sont infaillibles (le RER D, c’était sur Internet ?), assignation de la masse anonyme à la seule fonction d’écoute et d’approbation respectueuse : pour les vieux routards du Web indépendant, notamment du Minirézo, tout cela a des résonances familières...

Ce qui arrache des cris d’orfraie à nos élites,
ce ne sont rien d’autre que des signes
de vitalité démocratique

Visiblement, que les citoyens se mêlent de ce qui les regarde, ce n’était pas prévu au programme. En septembre dernier, Malek Boutih, en charge des questions de société au Parti socialiste, avait eu cette sortie admirable : « On nous dit que les Français doivent lire la Constitution. Vous pensez, c’est un texte de 300 pages ! Moi-même, je ne l’ai pas lue ! Parce que ce n’est pas le problème. Le problème, c’est : stop ou encore ? » (L’Humanité, 29 septembre 2004) Il faut que Malek Boutih se méfie : si ça continue, il va bientôt être le dernier en France à ne pas avoir lu la Constitution... Prise de court, la classe politique et médiatique réagit avec violence, ne se maîtrise plus, et trahit le mépris profond, sans doute en partie inconscient, dans lequel elle tient ses électeurs ou son public ; c’est peut-être ce qui explique que, dans ses efforts désespérés pour rattraper la situation, elle ne réussisse qu’à aligner les gaffes...

Quoi qu’il arrive le 29 mai, cette campagne laissera des traces profondes. Le refus de cautionner plus longtemps les dérives de la construction européenne actuelle ; les mobilisations sociales et le ras-le-bol d’un libéralisme dont on a beau jeu de dire, contre l’évidence, qu’il n’a « rien à voir », dans son expression nationale, avec la Constitution ; l’habitude nouvelle, prise avec Internet, de ne plus laisser aux spécialistes le soin de penser à leur place : ce qui arrache des cris d’orfraie à nos élites, ce ne sont rien d’autre que des signes de vitalité démocratique dont il y a tout lieu de se réjouir (du moins quand on est attaché à la démocratie réelle, et non à celle qu’exporte George Bush). Tout semble se conjuguer pour indiquer qu’un bon nombre de gens, dans ce pays, ont une envie dévorante de reprendre pied dans l’Histoire. C’est peut-être pour ça qu’on se sent aussi bien ?

Mona Chollet

Lire aussi sur Résurgences le superbe texte de Jean Sur, « Oui, je dirai non », ainsi que le dossier « Constitution européenne » sur Rezo.net.

L’image reprise en une par Carta est signée Sébastien Marchal. On peut en trouver d’autres sur le site d’Attac 11e.

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Périphéries, 20 avril 2005
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