Au fil des jours,
Périphéries explore quelques pistes -
chroniques, critiques, citations, liens pointus...
La force de Vacarme, c’est de cumuler l’approche universitaire et l’approche militante - beaucoup de ses rédacteurs sont membres d’Act Up et/ou du mouvement de soutien aux sans-papiers -, de reconnecter l’exigence politique et l’exigence savante, l’actualité chaude et le savoir froid, pour un résultat des plus fructueux, parfois ardu mais jamais hermétique. Dans ce numéro, Stany Grelet et Philippe Mangeot proposent un entretien avec l’historienne Arlette Farge, spécialiste du XVIIIe siècle : ce qu’elle dit de « son » siècle entre en résonance avec le nôtre de manière passionnante. « C’est comme la mer, dit Arlette Farge de sa propre démarche, il y a les grandes lames et puis il y a les murmures du dessous, comme disait Foucault [dont elle fut la collaboratrice]. Moi je suis plus dans le dessous. » Ce qui suffit à nous la rendre sympathique. L’entretien est d’autant plus réussi que certaines questions - notamment celle portant sur la possibilité de concilier l’approche « clinique » et l’approche « lyrique » - n’auraient pu être posées par personne d’autre que par les rédacteurs de Vacarme, dont elles traduisent les obsessions, les priorités. Ce numéro comporte aussi un beau dossier sur les droits d’auteur (avec une enquête sur les sociétés d’auteurs truffée de citations à faire dresser les cheveux sur la tête), un article essentiel de Laurent Guilloteau (membre du CARGO, le Collectif d’agitation pour un revenu garanti optimal - voir « Feignants et bons à rien » dans le Carnet de janvier 2000) sur la « si bien nommée » prime à l’emploi que vient d’instaurer le gouvernement Jospin, une chronique d’Yves Pagès...
Vacarme numéro 15, printemps 2001, en librairie, 60 francs.