Périphéries

Retrouver l’Océan, d’Henri Raynal

Les aveuglements de la lucidité

Croire que la science a désenchanté le monde est un malentendu dont on aurait tort de penser qu’il constitue une querelle de spécialistes : bien au contraire, il déploie ses conséquences concrètes au cœur même de la vie contemporaine, individuelle et collective. Il conduit à envisager l’univers comme un décor sans importance, un ensemble d’utilitaires inertes, régi par une humanité enivrée de sa puissance, mais irrémédiablement dépressive. On peut se demander si le désarroi actuel, et l’asphyxie tant idéologique qu’existentielle qui nous frappent, nous privant de toute énergie, ne lui seraient pas dus. Dans un superbe recueil de textes, Retrouver l’Océan, Henri Raynal s’attache à montrer qu’il n’y a « nul fondement à notre divorce d’avec le monde », et s’insurge contre l’impératif du désabusement généralisé.

« Une pensée qui n’est pas vraiment formulée mais qui le frappe soudain à la manière d’un doute l’aide à se cramponner et se maintenir. Il y a tellement de choses, de toutes sortes. La consolation est à trouver dans la multiplicité. Les composantes de cette multiplicité se consolent au moyen de leur pluralité. Tout est d’une richesse très variée et personne ne peut affirmer qu’il connaît le fond. C’est pourquoi nous pouvons toujours fouiller dans cette pluralité. »
Harry Martinson, Il faut partir

On observe des pauses, des trêves, des rémissions, des détentes passagères, et même parfois des moments de grâce, mais ils ne changent rien au mouvement de fond que l’on croit percevoir : sur aucun plan, qu’il soit politique ou écologique, l’humanité actuelle ne semble prête à modifier radicalement ses dispositions pour s’arracher à sa course fascinée vers la catastrophe - une catastrophe qui se produit déjà, à divers endroits du monde et de la société, pour un nombre grandissant d’individus. Qu’il s’agisse de l’oppression sociale, de la respectabilisation galopante de la haine raciale, de la dégradation de l’environnement, les bonnes volontés ne manquent pas pour tenter d’aller à contre-courant, pour multiplier dénonciations et mises en garde. Mais, ce qui frappe, c’est la faiblesse de leur assise, leur manque d’un ancrage solide dans une vision du monde qui diffère en profondeur de celle de leurs adversaires.

Pour incontestables qu’ils soient, les idéaux qu’elles portent - de justice sociale, par exemple - sont dévitalisés, dépourvus de pouvoir d’attraction, si datés et répétitifs dans leur formulation qu’ils semblent réduits à des automatismes, et s’apparentent plus à des marqueurs d’identité sociale, à des modes de socialisation groupusculaires, qu’à de réels moteurs de changement appropriables par tous. Partout, on le sent bien, l’énergie manque pour mener les combats qu’exigerait la situation actuelle. L’asphyxie, non seulement idéologique, mais existentielle, est totale. Ce désarroi, cette désorientation, c’est ce qui échoit à toute la population, indépendamment des clivages politiques qui la traversent, même si elle l’exprime sur des modes différents - à droite par la frustration bilieuse, voire haineuse, à gauche par un ressassement nostalgique et inopérant.

« Dieu est mort, le Sujet n’est plus,
la peinture est finie, l’altruisme se dupe
lui-même, la beauté est obsolète,
croire qu’on peut communiquer
est vain, écrire est impossible »...

Retrouver l’Océan, recueil de textes d’Henri Raynal, éclaire de façon éclatante les mécanismes par lesquels ceux qui, aujourd’hui, aspirent à une vie meilleure, pour eux et pour l’ensemble de la société, se font souvent, à leur insu, les complices et les relais de la dégradation, en souscrivant à un impératif trop intimidant pour qu’ils osent le contester : le désenchantement. Impératif d’autant plus redoutable qu’il agit non seulement par intimidation, mais aussi par séduction, permettant, quand on y souscrit, de prendre la pose avantageuse de celui qui démasque l’illusion derrière tout ce qui se présente à lui. Tout plutôt que de paraître naïf, exalté, mièvre, gentiment neuneu, ou, pire, dangereusement illuminé - sans compter la crainte légitime d’être confondu avec les innombrables prédateurs et charlatans, marchands ou politiciens, qui invitent le pékin à « positiver », c’est-à-dire à acquiescer à sa propre spoliation, ou à se fourvoyer encore davantage dans le conditionnement sectaire du management et du consumérisme.

Tous les salauds en embuscade ne dispensent en rien, cependant, d’affronter cette contradiction : si tout est illusion, si rien ne vaut, alors, au nom de quoi s’engager politiquement ou philosophiquement, au nom de quoi s’opposer, s’insurger, brocarder ? Comme le remarque Raynal, « la satire et la dérision, qui sont de tous les temps, supposaient jusqu’ici un préférable : à l’heure actuelle, il n’y a plus de préférable ».

Epinglant « le scepticisme, le désabusement, le prosaïsme, le cynisme militants », il ironise sur la prospérité compulsive de ce qu’il nomme l’« antirévélation », et que Nancy Huston, dans Professeurs de désespoir, appelle pour sa part le n’est que ; c’est-à-dire la frénésie de dévaluation systématique et masochiste qui nous a saisis, la paranoïa qui nous fait voir un leurre ou un piège dans tout ce qui bouge (et dans tout ce qui ne bouge pas aussi, d’ailleurs) : « Bientôt le travail va manquer, faute d’arbres à défeuiller, défleurir, écorcer, à déconstituer fibre à fibre, écrit-il. Quelles impostures restent à démasquer puisqu’à l’heure qu’il est le bilan s’établit ainsi : Dieu est mort, le Sujet n’est plus, la peinture est finie, l’altruisme se dupe lui-même, la beauté est obsolète, croire qu’on peut communiquer est vain, écrire est impossible ? » Il pointe la tyrannie discrète mais implacable exercée par les tenants de tous ces postulats : « Qui se passe facilement d’être fervent, ou ne rencontre nulle part matière à éloge, ou ne trouve pas en soi de quoi rassembler l’énergie à laquelle puise le lyrisme, prend ombrage du chant s’il s’avise, non sans étonnement, qu’ici et là le chant s’obstine, persiste. Tant d’incongruité l’offusque. Il faut être non averti pour encore se bercer du conte mélodique des sons et des couleurs élevé, qui plus est, en manière d’offrande. Sa superfluité chatoyante, trompeuse, est illicite. »

« L’homme a fait sécession.
S’entourant de ses machines,
il a bâti un contre-univers »

D’où vient-il, ce « narcissisme malheureux ne trouvant de plaisir que dans le désillusionnement » ? Du fait que l’homme a perdu de vue l’univers qui l’entoure. Persuadé que la science avait désenchanté le monde, il l’a réduit à un ensemble de ressources inertes, quantifiables, utilitaires, qu’il s’agit de dominer et d’exploiter sans états d’âme, et ne veut plus rien prendre en compte et célébrer que lui-même, sa propre intelligence, sa propre puissance, ses propres produits et productions. « L’homme a fait sécession, constate Raynal. S’entourant de ses machines, il a bâti un contre-univers. » Il pointe notamment les dommages causés par la théorie très en vogue selon laquelle la beauté d’un paysage serait entièrement une perception culturelle, dans laquelle les choses vues n’auraient, en elles-mêmes, aucune part. Comprendre que nous contribuons, par le geste et le regard, à façonner notre environnement, très bien : mais pourquoi, du même mouvement, expulser la nature du paysage ? Il cite la boutade agacée du photographe et écrivain Jean-Loup Trassard : « Les arbres des haies ne sont tout de même pas en plastique ! » Et s’exaspère : « Culture cessera-t-elle un jour de tirer la couverture à elle, aux dépens de Nature ? Consentira-t-elle à mettre un terme à ses proclamations de souveraineté incessantes, ses revendications tous azimuts ? Dans son expansionnisme, elle est insatiable. » Il départage ainsi les deux instances : « Les représentations sont créations communes de l’univers et de l’homme associés si étroitement que l’analyse des contributions de l’un et de l’autre est impossible, écrit-il. Elles attestent une union. » Ce sont les idées chères au géographe Augustin Berque que l’on retrouve ici.

Et pas seulement à Augustin, d’ailleurs, mais aussi à son père (et, plus largement, à plusieurs penseurs évoqués sur ce site). Jean Sur le rappelait récemment sur Résurgences : « Tel était le souci premier de Jacques Berque : comment nos sociétés, qui ont perdu, sans retour possible, l’accès à la nature première, vont-elles trouver, ou retrouver, une nature seconde qui reconnaisse, assume, dépasse, transcende la révolution technologique et ses suites. La question décisive de l’époque est celle-là, avant celle de la répartition du profit, du pouvoir, de la jouissance, des savoirs, des loisirs, des valeurs. Sans doute serait-il illusoire de se confier à je ne sais quelle sensibilité champêtre et pastorale désormais hors de propos. Mais, à ne pas dépasser la problématique fonctionnelle de la société post-industrielle, à ne pas la contester dans ses fondements, l’on s’enlise dans cette vision sociale et mondaine qui est la prison de l’époque et l’on perd toute chance d’arracher la vie commune et les relations sociales aux artifices qui les dessèchent. L’idée de ce renouvellement fondamental ne peut surgir que dans des consciences lucidement et volontairement décentrées des préoccupations dominantes, dans des existences pionnières et exploratrices qui se tiennent fermement à l’écart des problématiques en cours. »

« La science a vocation
à alimenter, à servir
l’émerveillement »

Repliée sur elle-même, l’humanité est devenue « une île sans océan », écrit Henri Raynal : « La générosité du Dehors ne parvenant plus jusqu’aux liens internes de la cité, ceux-ci sont exposés à se rompre, ce qu’ils font, par places. » Or, à l’origine de ce mouvement de repli, il y a un tragique malentendu : « A tort on a cru que la science, en dissipant les erreurs, ruinant les explications premières, permettait de sourire de l’émerveillement, plaide-t-il ; que l’objectivité dissipait le Prodige ; que l’Enigme était une séquelle temporaire de la superstition. » C’est l’inverse qui aurait dû se produire : « L’admiration eût dû redoubler. Grâce à l’accroissement journalier de nos connaissances, en physique, astronomie, en biologie, zoologie, botanique, éthologie, nous allons de surprise en surprise. Invariablement, une inventivité inouïe, à la sophistication inlassable, nous est révélée. » Ailleurs, il insiste : « Il ne tient qu’à nous de nous sentir de nouveau incorporés - affectivement, poétiquement - dans cet ENTOUR qui commence dans l’ici le plus concret et s’étend à la totalité cosmique, et ce en plein accord avec la science. C’est peu dire : la science a vocation à alimenter, à servir l’émerveillement. A le maintenir au plus haut. » Et il conclut : « Le monde n’a jamais été désenchanté. (Et l’Enigme demeure. La Merveille est toujours en même temps l’Enigme.) C’est le désenchantement qui était une illusion. »

Il procède à un complet renversement de perspective : alors que l’émerveillement, l’acquiescement à ce qui existe, sont en général dépréciés parce que perçus comme béatitude niaise et ennuyeuse, comme voies de garage pour la pensée, il y voit au contraire le moteur, le point de départ de la connaissance. Retrouver l’Océan suffit à convaincre de la justesse de cette option, tant la vision du monde proposée est riche, les sujets de discussion nombreux, le butin du lecteur dense - malgré les quelques inévitables répétitions qu’implique la publication en recueil de textes dispersés, parus notamment dans la Revue du Mauss (Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales) ou dans la revue de la société littéraire de La Poste et de France Télécom, Missives (Henri Raynal, auteur de plusieurs livres, dont le premier en 1957 chez Jean-Jacques Pauvert, est retraité de La Poste, et a longtemps été critique d’art au sein de la revue Arts PTT. Il s’apprête à ouvrir son site Internet).

On y trouve une fine réflexion critique sur Du trop de réalité d’Annie Le Brun, qui fournit à Raynal l’occasion de s’interroger sur la façon de parvenir à une « abolition des asservissements » sans pour autant provoquer en même temps « le démantèlement, la dégradation, la déqualification » - question essentielle, qu’on avait rarement vue formulée avec une telle clarté ; des textes sur l’art ; sur ce sentiment d’urgence qui pousse parfois à partager intempestivement ses découvertes avec son entourage, au risque de l’importuner et de se faire rembarrer ; un texte magnifique sur ce que peut être une alchimie de groupe quand le degré d’affinités est à son plus haut ; un autre, mêlant inextricablement récit poétique et philosophie, sur la présence de la mer découverte de nuit depuis le balcon d’une chambre d’hôtel...

« La diversité
est la raison d’être
de l’univers »

Ciselée, précise, superbe, l’écriture d’Henri Raynal est en plein accord avec son propos. L’émerveillement lui vient de la diversité : la diversité, affirme-t-il, est « la raison d’être de l’univers ». A ses yeux, toutes les créatures, y compris humaines, sont des entités poreuses entre les frontières desquelles le flot continu de la vie est éphémèrement enclos, concentré, sous une forme absolument singulière (« ce qui est n’est vraiment que s’il diffère »). Eux-mêmes nés de cette diversité, les hommes jouent en son sein un rôle particulier, puisqu’ils ont pour vocation de la perpétuer, de la redoubler, de fouailler le foisonnement des possibles, de les mettre en relation (« omettre de relier : négliger - l’étymologie le dit », nous glisse-t-il), de susciter le surgissement d’agencements nouveaux, en imitant pour cela l’art qu’a la nature de chevaucher le hasard, de s’appuyer sur la contingence. « La Diversité, écrit-il, joue de l’enchevêtrement, de l’entretissement des chaînes causales, de leurs nœuds qui se font et se défont. Elle exploite de façon géniale l’aléa. L’occasion. A ses fins elle déploie ce relief mouvant qu’est l’étoffe infinie des circonstances. » Et : « Tout se passe comme si dans l’espace se tenait une curiosité divine. L’Un aurait déclenché le déploiement des êtres finis afin que se délivre le Trésor des possibles, afin que ceux-ci se rencontrent, se cooptent et s’organisent entre eux. Afin qu’aient lieu - avec notre concours, à présent - l’inventaire et l’exposition sans fin de la Diversité. »

Il remarque que ce qui est, par vocation, ne se borne pas à « fonctionner » : « La nature ne se contente pas de l’efficacité. » L’explication des fastes déployés par le paon, par exemple, par les seules nécessités de la reproduction, n’est pas forcément satisfaisante. Quand l’humanité a conscience de sa participation à l’univers, elle accorde spontanément son comportement à cet hommage que la vie se rend à elle-même, en soignant son apparence, ce qui nous vaut de très belles pages de défense de la coquetterie, l’un des thèmes de prédilection d’Henri Raynal. La coquetterie lui importe aussi parce que l’apparence est cette « paroi magique » marquant la limite entre le dedans et le dehors, où l’être fini s’ouvre sur l’étendue infinie à laquelle il appartient. Mais cette participation à l’exubérance du visible peut aussi se faire en soignant l’agencement de sa maison, et/ou son jardin, et/ou sa production manuelle, artistique, intellectuelle...

On en vient à la correspondance entre le fond et la forme de l’écriture de Raynal : « Si je m’efforce, spontanément, de m’exprimer avec les mots les plus appropriés et les plus expressifs, certes, c’est pour décrire, montrer, aussi bien que possible, convaincre, mais aussi parce que la parole aspire à être au meilleur d’elle-même. Comme toute chose en ce monde. J’écris pour mon tiroir avec autant de soin que lorsque je destine mon texte à la publication. » Cependant, cette recherche intuitive, par des individus qui se sentent « reliés », d’une qualité purement gratuite, est plutôt démodée, il le sait : « De ce mouvement dont elle est lasse, l’humanité, dans son obsession de non-appartenance, s’extrait autant qu’elle peut. Lui importe l’excellence dès lors qu’elle est mesurable en quelque façon et utile à une victoire ; si elle ne se confond pas avec l’optimisation, sa recherche lui pèse. Même, lui paraît risible. »

En finir avec
la « pensée célibataire »

Dans cette frénésie utilitariste, on retrouve à l’œuvre la raison malade, le rationalisme totalitaire, ravageur, en roue libre, déjà évoqués ici, que ce soit dans la critique conjointe du Traité d’athéologie de Michel Onfray et de La mystique sauvage de Michel Hulin (voir « Le sentiment océanique à l’assaut du rationalisme »), ou dans celle de Révolte et mélancolie, de Michaël Löwy et Robert Sayre, et de Chine trois fois muette de Jean-François Billeter (voir « Eloge du relativisme historique »). Henri Raynal renchérit : « L’homme entend ne rien devoir, il veut ne rien tenir que de lui-même et, plus précisément, de sa rationalité. La compétence de cette dernière ne se partage pas. Or, dès qu’elle décide et agit seule, elle délire. La déliaison, la désinsertion, le dénuement entraînent la perte de la cohérence. L’homme boursouflé, fier de son embonpoint technique et conceptuel, est en fait un homme étriqué, étique, décharné, un être incohérent. » Parce que « la lucidité s’aveugle », parce qu’« au cœur de notre présomption se creuse notre détresse », il suggère d’en finir avec ce qu’Annie Le Brun appelle la « pensée célibataire » : « Exigeons de notre pensée qu’elle quitte son attitude de dénégation, car un déni de justice en résulte ; qu’elle reconnaisse ne point travailler seule, ainsi qu’elle le prétend, sur un mode unipolaire, mais coopérer. Nous avons besoin d’une pensée qui fasse la part des choses, qui se plaise à être partenaire ; qui se sache osmotique, oscillante, conversante, entrelaçante ; qui fasse profession de l’alliance. » Une pensée qui se souvienne, quand elle se penche sur les mystères de l’univers, que « la lumière que nous braquons sur lui, c’est lui qui l’a allumée ».

Mona Chollet

Henri Raynal, Retrouver l’Océan, 276 pages, éditions du Murmure (9, allée des Marronniers, 21800 Neuilly-lès-Dijon), 2005. Contact : demartis@yahoo.fr ou jmartin_ed@yahoo.fr

Attention : le livre n’est pas distribué dans le circuit habituel. La librairie Anima, 3, rue Ravignan, 75018 Paris, tél. 0033 (0)1 42 64 05 25, joue le rôle de comptoir de vente pour les éditions du Murmure : les libraires d’Ile-de-France peuvent s’adresser à elle. Quelle que soit leur adresse, les particuliers peuvent lui commander le livre (19 €, plus 3 € pour les frais d’envoi).

Voir, sur le même sujet, un texte d’André Chollet présentant des thèses très voisines.

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Nihilisme
Rationalisme
Périphéries, janvier 2006
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