Au fil des jours,
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« Pour la plupart des Israéliens, les Palestiniens sont irréels et aussi légers que l’air. Le chef du Likoud, Ariel Sharon, ne s’est pas rendu sur le mont du Temple pour provoquer les Palestiniens, mais pour les ignorer. Il a fait cela uniquement pour des raisons de politique intérieure, sans prêter attention à ce que cela susciterait chez eux. Pour beaucoup de Palestiniens, cette indifférence est pire que la provocation ou l’humiliation. Israël exige qu’ils étudient la Shoah et comprennent les motivations des Juifs, mais le sort et l’histoire des Palestiniens n’ont aucun intérêt pour l’Israélien moyen. Pour une écrasante majorité d’Israéliens, de gauche comme de droite, la solution idéale est la hafrada [séparation, ségrégation], afin que les Palestiniens ne leur empoisonnent plus l’existence. Outre ses relents racistes, cette solution est impraticable.
L’indifférence quant au sort des Palestiniens vient du sommet de l’Etat. Indifférent aux besoins de l’autre partie, Barak a offert à Arafat le choix entre une paix aux conditions israéliennes et la guerre. »
Gideon Lévy, Ha’aretz (Tel Aviv)/Courrier International, 19 octobre 2000
« L’autre jour, je donnais une conférence sur l’engagement et la poésie à Nazareth, en Galilée, ma région natale. J’ai attaqué, une fois de plus, cette idée d’une “poésie nationale”, patriotique, à laquelle nous, Palestiniens, serions condamnés. Non, les roses ne symbolisent pas forcément les blessures des martyrs. J’ai dit tout cela un soir, et le lendemain matin Ariel Sharon, en visitant ostensiblement l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, donnait le point de départ de l’embrasement que l’on connaît. La réalité a fait sa propre conférence... »
Mahmoud Darwich à Télérama, 18 octobre 2000
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