Au fil des jours,
Périphéries explore quelques pistes -
chroniques, critiques, citations, liens pointus...
Commentant la victoire historique que représente l’abandon des poursuites entreprises par les grandes firmes pharmaceutiques contre l’Afrique Sud, Philippe Rivière écrit (« Après Pretoria, quelle politique contre le sida ? ») : « Le seul mérite de cette guerre du médicament livrée par les multinationales est d’avoir déclenché, chez les producteurs et utilisateurs de “propriété intellectuelle”, la prise de conscience qu’un enjeu global les réunit tous : l’existence de ce que certains qualifient de “domaine public de l’information”, ou d’“écologie de la connaissance”. On aura vu les défenseurs du logiciel libre converser avec les activistes de la lutte contre le sida, s’intéresser aux semences agricoles et à la biodiversité. » Une analyse à lire sur le site du Monde diplomatique, où elle s’accompagne de nombreux liens utiles, notamment vers d’anciens articles parus dans le même journal, comme ceux de Martine Bulard (« Les firmes pharmaceutiques organisent l’apartheid sanitaire », janvier 2000) et de Philippe Quéau (« A qui appartiennent les connaissances ? », janvier 2000 également).
En matière d’« écologie de la connaissance », les éditions Agone, dirigées par Thierry Discepolo, à Marseille, viennent d’annoncer qu’elles publieraient désormais gratuitement en ligne l’intégralité de leur revue. Elles ont baptisé cette version numérisée « Lyber-Agone », adoptant en cela la politique mise en place par les éditions de l’Eclat, dont le directeur, Michel Valensi, a imaginé le « Lyber », version numérique et gratuite de ses livres - ces derniers restant, eux, normalement vendus en librairie. Loin des sempiternelles et indigentes oppositions entre Internet et le livre, ces éditeurs font bien sûr le pari qu’une mise à disposition de leur catalogue sur le Net, tout en contribuant à faciliter la circulation naturelle de l’information et l’accès au savoir, ne pourra que contribuer à mieux faire vendre leurs titres en librairie. Beau pari, qui refuse la schizophrénie dans sa vision du lecteur, à la fois public à qui l’on désire communiquer un plaisir de lecture, et acheteur suspect de ne songer qu’à vouloir payer le moins cher possible. Michel Valensi est aussi l’éditeur de l’anthologie Libres enfants du savoir numérique, d’Olivier Blondeau et Florent Latrive, toujours chaudement recommandée (180 francs, mais l’investissement en vaut la peine).
Sur le(s) même(s) sujet(s) dans Périphéries :