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Le 10 novembre, lors d’un véritable meeting de régime à Rome, Silvio Berlusconi a demandé à Dieu de bénir les Etats-Unis, à Dieu de bénir l’Italie. Devant lui, quelques - entre trois et quatre, au maximum - dizaines de milliers de téléspectateurs en chair et en os, debout sur la Piazza del Popolo, et quelques millions d’autres chez eux, les yeux rivés à la première chaîne publique italienne qui retransmet l’événement en direct, en long et en large. Dans un coin de la place, rapporte Il Corriere della Sera, le ministre de la Justice Roberto Castelli (Ligue du Nord) se frotte les mains. « Oui, la place est pleine, observe-t-il. Par ailleurs, je ne sais pas si quelqu’un l’a noté, mais ici nous sommes tous chrétiens. » Les cloches de l’église des Artistes toute proche sonnent. « Il n’y a pas l’ombre d’un musulman sur la place », assure le journaliste.
Pendant ce temps, entre 100 et 150 000 personnes manifestent à plusieurs kilomètres de là, en plein cœur de Rome, pour la paix, « contre la guerre militaire, économique et sociale ». Mais c’est une autre histoire.
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